vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Le deuxième président africain ayant exercé le plus longtemps réélu au Cameroun, un évêque appelle à prier pour la paix

Alors que le Conseil constitutionnel du Cameroun a confirmé la réélection du président Paul Biya, deuxième chef d’État en exercice le plus ancien d’Afrique après le président Teodoro Obiang de Guinée équatoriale, un évêque catholique du pays a lancé un appel au calme, à la justice et à la paix au milieu des manifestations postélectorales croissantes.

Les résultats officiels publiés le lundi 27 octobre indiquent que Paul Biya a remporté le scrutin du 12 octobre avec une large avance de 53,66 % contre 35,19 % pour le candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary, selon l’agence Reuters.

Le rapport de Reuters ajoute que des partisans du candidat Tchiroma, « armés de bâtons et de pierres, ont bloqué des routes avec des débris et des pneus en feu dans la capitale économique du pays, Douala ».

« La police a tiré des gaz lacrymogènes sur des foules dont les membres portaient des masques ou tentaient de se couvrir le visage avec des vêtements. Dans d’autres quartiers de la ville, les rues habituellement animées par les motos-taxis étaient désertes », poursuit le rapport.

S’adressant au peuple de Dieu dans son diocèse avant la proclamation des résultats, Mgr Michael Miabesue Bibi, évêque du diocèse catholique de Buea, a exhorté les Camerounais à se tourner vers la prière, invoquant l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie — principale patronne du Cameroun — afin qu’elle guide la nation à travers cette période tendue qui suit les élections du 12 octobre.

« Prions pour notre pays, le Cameroun. Que justice soit faite. Que les résultats annoncés nous rassemblent au lieu de nous diviser. Qu’ils apportent la paix, et non le conflit », a déclaré Mgr Bibi le 26 octobre à la co-cathédrale de la Divine Miséricorde du diocèse de Buea.

Il a averti que les élections dans de nombreux pays africains deviennent souvent des foyers de violence, exhortant les Camerounais à ne pas se laisser entraîner dans des troubles.

« Nous voyons comment les différends électoraux ont déclenché des violences dans plusieurs pays africains. Prions pour que l’Esprit de Dieu, par l’intercession de Marie, touche chaque cœur afin que la vérité et la justice triomphent », a déclaré l’évêque camerounais.

Faisant référence à la crise en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, il a rappelé au peuple de Dieu les effets dévastateurs de la guerre.

« Nous qui avons vécu le conflit depuis huit ans savons ce que signifie la guerre. Ne rouvrons pas la porte à un autre conflit qui pourrait embraser toute la nation », a déclaré Mgr Bibi.

Il a ajouté : « Que ce moment soit celui d’une réflexion nationale. Que chaque dirigeant et chaque citoyen s’engage pour la justice, le dialogue et l’unité afin que le Cameroun continue de vivre dans la paix. »

Président depuis 1982, dans ce pays d’Afrique centrale où le mandat présidentiel est de sept ans, Paul Biya est le plus vieux chef d’État en exercice au monde.

Les amendements constitutionnels introduits en 2008 par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti du président âgé de 92 ans, ont supprimé la limitation à deux mandats présidentiels, ouvrant la voie à son « règne exceptionnellement long ».

Après le scrutin présidentiel, le candidat de l’opposition Issa Tchiroma s’est déclaré vainqueur.

Cette déclaration a été immédiatement rejetée par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qui l’a qualifiée d’illégale et « extrêmement préoccupante ».

Le RDPC au pouvoir a également dénoncé cette proclamation comme une « imposture grotesque », rappelant que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer officiellement les résultats.

Cependant, de nombreuses inquiétudes persistent quant à la transparence, à l’équité et à l’intégrité du processus électoral. Des groupes d’opposition, des organisations de la société civile et des médias ont signalé de possibles irrégularités.

Le 19 octobre, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) ont salué le climat pacifique du jour du scrutin, tout en exprimant leur inquiétude face à certaines irrégularités qui, selon eux, « freinent sérieusement notre marche vers la démocratie ».

Pour sa part, Mgr Paul Lontsié-Keuné, évêque du diocèse catholique de Bafoussam, a exhorté toutes les parties prenantes aux élections du 12 octobre à « respecter la vérité des urnes », soulignant que la dignité des citoyens n’est préservée que lorsque leurs votes sont reconnus et respectés.

De son côté, Mgr Emmanuel Abbo, évêque du diocèse catholique de Ngaoundéré, a appelé les Camerounais à aller au-delà des solutions superficielles face aux tensions postélectorales, avertissant que la paix ne peut être atteinte sans traiter la douleur et l’injustice ressenties par de nombreux citoyens.

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